Le Nouveau Monde. Quelle fatalité dans ses paroles, dans cet égocentrisme de colon. C'était un monde ancien, avant que l'Occident ne le mette en ruines, ne le repousse aux confins de ses frontières, avant qu'il ne réduise ces peuples fiers à l'état de propriétaires de casinos. Oh quelles légendes hantaient ces sols aussi ! Ravagées par un peuple qui s'établit là en conquérant, en sauveur. Ils ont inventé de piètres histoires d'horreur pour les remplacer. Mais ce qui vous fait peur dans le noir, de l'autre côté de l'Atlantique, ne sont pas des contes pour enfants, non, c'est bien pire. Souvenirs de peuples fiers, guerriers, sages et en communion avec la nature. Fantômes en colère envers ceux-là qui détruisent tout ce qu'ils avaient chéri.

L'Asie. On la dit capable d'embrasser à la fois la tradition et le progrès. Notre espoir d'européens voile une réalité bien plus dure. Derrière les mythes, les légendes, le fabuleux, la technologie toujours plus poussée à un point qu'elle en devient ridicule, se cache une misère du corps et de l'esprit. Ces enfants obligés de travailler des heures dans des conditions inacceptables. Ces hommes d'affaires, qui, tour à tour, deviennent victime et bourreau, chaque jour un rôle différent, chaque jour poussé plus loin de ses limites, si bien que la mort semble être un cadeau.

Certains d'entre vous se rappellent d'hier. Certains se rappellent d'avant. D'autres encore d'antan et d'autrefois. Une pensée, un souvenir, resurgissant alors que vous croisez les prunelles d'un humain dans la rue. Un nez busqué qui vous projette à l'époque où vous aviez connu son ancêtre. Une étincelle, un courant d'air, une odeur, et voilà que vous vous remémorez votre première rencontre avec cet être si particulier, cette personne si chère à votre coeur mais que le temps a éloigné...